Né à Nice, le 3 septembre 1926, Vernassa dessine et sculpte dès son plus jeune âge.
Il obtient un CAP d’électricien et travaille dès 14 ans avec son père.
Il suit les cours des Arts Décoratifs, après les journées passées sur les chantiers. Il y obtient le Grand Prix du Ministre en dessin, une première pour un élève des cours du soir.
Il copie des peintures, redessine bas-reliefs et sculptures. Mines, fusains ou pastels sont ses outils.
En 1950, il reprend un atelier de plasturgie et va découvrir ce matériau nouveau qu’est le Plexiglas.
Les années 60 sont marquées par la peinture et l’influence de ses amis peintres Dematteis et Angeletti (il participe à plusieurs mouvements dont les Arts Plastiques Méditerranéens). Peinture figurative puis graphismes évoluant vers le psychédélique et l’abstrait. C’est aussi le début de sa fascination pour le mouvement perpétuel. Il traduit celui-ci par des jeux de lumière qui aboutiront à la réalisation d’appareils cinéoptiques, de spirales et d’objets cinétiques se mouvant dans l’espace. Il est primé à la biennale Internationale de Menton.
Durant les années 70, dans la continuité de son étude du mouvement perpétuel, il va créer les mobiles « fleurs », - Moebius, Rond/Carré, Moulins à couleur (passage continu d’une forme à une autre qu’il avait déjà traité en cinéoptique). Les spirales à plat (dessins et collages) voient le jour quand un problème de santé le cloue au lit pendant plusieurs mois.
Dans le même temps il s’intéresse à la déformation des matériaux et les contraint afin de figer une étape de la déformation, bidon implosé, toiles étirées, plexiglas déformé, pincé.
Les années 80 et 90 l’amènent à franchir une étape supplémentaire, passant de la déformation, à la rupture des matériaux, les brisant, les déchirant, les imbriquant. Dans le même temps il reprend la peinture et commence la période des froissures soumettant toiles et papier à la déformation.
Les années 2000 le feront reprendre les hélicoïdales en plexiglas, mobiles ou stabiles, réaliser des graphismes colorés et rapporter des matériaux sur fond de froissures. Sa production est limitée car il a vendu son atelier de plasturgie et ne dispose plus des machines et d’autant d’espace qu’auparavant. Il va, au cours de cette période, s’intéresser aux reflets déformés d’objets sur des surfaces en plexiglas ou des miroirs en jouant sur des effets d’éclairage.
Ses dernières années (il est décédé le 7 mars 2010) ont été marquées par sa collaboration avec les scientifiques de la faculté de Nice, grand bonheur pour lui qui n’a jamais croisé une équation et créait d’instinct des objets aux mécanismes complexes. Il a toujours eu une soif, une curiosité vis-à-vis des sciences qui le fascinaient, féru de science-fiction, posant des questions à n’en plus finir à ses amis physiciens, astronomes, lesquels n’en revenaient pas de ce savoir-faire dénué de base théorique.
Il a eu l’occasion d’intervenir auprès des jeunes, de la maternelle au lycée professionnel. Il aimait le contact avec ceux-ci dont il appréciait la pureté, l’ouverture d’esprit, la curiosité et la spontanéité.
Il a enseigné aux Arts Décoratifs de Nice pendant une vingtaine d’année, sur le thème des matériaux nouveaux. Toute sa vie durant, il a dessiné, des portraits mais aussi du mobilier, des espaces urbains, des monuments. Une fois imaginée, toute création passait par le stade préalable du dessin avant réalisation.
Membre de l’Ecole de Nice, il a aussi fréquenté de nombreux artistes contemporains, en particulier les artistes de la Fondation Maeght (Miró, Calder, Giacometti, Adami ,..).
Son atelier de plasturgie a vu passer César, Arman, Farhi …
Il laisse deux monuments, l’un dédié au bi-centenaire de la Révolution Française sur le rond-point de la Trinité, l’autre, devant la gendarmerie de Contes.
Chevalier des Arts et Lettres, il a reçu juste avant de disparaître le prix du Doyen Lépine de la ville de Nice.
Un espace lui est consacré au sein de l’Université Saint-Jean d’Angély à Nice, où l’on peut admirer quelques-unes de ses réalisations monumentales ainsi que des modélisations mathématiques de ses œuvres, fruit des calculs de son ami physicien Pierre Coullet.